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LIBAN LOUBNAN
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LIBAN LOUBNAN
16 octobre 2005

ZAHLE

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ZAHLE, CITE DE L’ESPRIT CHEVALERESQUE, DE LA MAGNANIMITE ET DE LA POESIE

Zahlé est une ville libanaise noble, ancrée dans l’histoire, située au cœur du LIBAN à mi-distance entre le Sud et le Nord, l’Ouest et l’Est.
Elle est à cinquante kilomètres de la capitale Beyrouth. Située au pied du Mont Sannine elle surplombe la plaine fertile de la BEKAA qui fut appelée un jour, "le Silo à grains de Rome".

La ville est bâtie dans une vallée entre deux collines ombrageuses d’une hauteur égale.
Elle est traversée par le fleuve BERDAWNI qui prend sa source de la hauteur de KAH-EL-RIM parcourant ses quartiers pour la partager en deux zones presque parallèles :

1- La première du côté Est comprend les quartiers suivants : WADI-EL-ARAYECH, AL-BARBARA, AL-MIDAN, HAWCH-EL-ZARAANEH, AL-MAALAKA, AL-KARAK, connu sous le nom de KARAK NOUH parce qu’il comprend le tombeau de NOE et la cité industrielle. C ‘est un quartier récent où se concentrent les échoppes d’artisans et les divers établissements industriels.
2- La seconde du côté Ouest comprend les quartiers suivants : AL-RASSIYEH, SAYIDDET AL NAJAT connu sous le nom de quartier AL-MAALIFA, MAR ANTONIOS, MAR YOUSSEF, MAR GERGES, MAR MIKAEIL, MAR ELIAS connu sous le nom de AL-DAAYHA et HAWCH AL OMARA.
La superficie foncière de la ville est d’environ 35 km2 et sa superficie bâtie de 5 km2. Le nombre de ses habitants résidents est estimé à environ 150 mille personnes et les émigrés d’origine Zahliote à environ 250 mille personnes. La plupart vivent au BRESIL, aux Etats-Unis D’AMERIQUE, au Canada et en AUSTRALIE où ils exercent un rôle important. Certains occupent des fonctions de députés, ministres, gouverneurs d’états, juges et médecins et jouissent parfois d’une célébrité mondiale.
Les Zahliotes croissent de 2,75% en moyenne par an et se répartissent sur 25 mille unités d’habitation.

LE NOM DE ZAHLE

L’origine du nom est l’objet d’une controverse entre les historiens. Certains le font remonter à ZOHAL : l’astre adoré par les romains comme le Dieu de la fertilité. Pour affirmer cela, ils se fondent sur la découverte de ruines, de monnaies romaines et des galeries souterraines dans la ville et ses alentours.

D’autres le font remonter à ZAHAL: un terme araméen qui signifie s’écouler, s’effondrer, glisser de son emplacement. Cette explication coïncide avec la structure géologique de la ville, en particulier de la place TALL CHIHA à côté de l’ancien sérail, où se produisent, chaque année, des glissements d’une certaine ampleur.

L’araméen a régné sur la région (de 800 ans avant J.C. à 650 ans après J.C.) et ce fut la langue du Seigneur JESUS. Il est probable que la ville a pris son nom lors de l’expansion du christianisme au LIBAN, au quatrième siècle de l’ère chrétienne, à l’époque où s’épanouissent le syriaque.
D’autres historiens ont remis le nom de ZAHLAN: roi arabe éponyme ayant probablement vé à ZAHLE, lors de l’occupation de la Békaa par les arabes au septième siècle de l’ère chrétienne.
Certains appuient cette opinion en affirmant que TALLAT CHIHA est l’endroit où l’émir Rizk, un des princes de BANI HILAL, a brûlé sa fille CHIHA croyant qu’elle l’avait trahie. Le tertre conserve toujours le nom et abrite l’hôpital de Zahlé, l’un des plus importants du LIBAN.
Il ressort de toutes ces hypothèses que ZAHLE est une ville très ancienne, au passé glorieux, bien qu’elle a vécu dans l’ombre à certaines époques.

LA TERRE DE ZAHLE, SON CLIMAT ET SON ARCHITECTURE

Les abords de la ville se composent en général d’une terre calcaire blanche, propice aux arbres fruitiers, en particulier l’olivier, le pommier et le cerisier.
Elle a l’inconvénient d’être peu productrice en raison de son escarpement.

Quant aux rochers, ils sont peu nombreux, sédimentaires et prompts à s’effriter, sans doute, la raison pour laquelle les vieilles maisons de ZAHLE ont été bâties à l’aide d’un torchis de terre séchée, et ont gardé cet aspect jusqu’à la fin du siècle dernier, à l’époque où l’émigration Zahliote a débuté vers l’occident. Les capitaux des émigrés ont alors afflué, et les bâtiments en pierre ont commencé à pousser, aux côtés des maisons en torchis, avec leurs toits de tuiles. ZAHLE a connu alors un essort architectural dont le LIBAN n’offre que de rares exemples.

Le climat de ZAHLE est sec, son air est pur et son ciel limpide. Son été est chaud mais l’abondance des eaux tempère la chaleur et augmente le charme de son climat et la splendeur de sa vallée, transformée par les Zahliotes en petit paradis. On trouve sur les deux rives de BERDAWNI des cafés, des lieux de loisirs et des hôtels fréquentés par les amateurs de santé et de repos des différents pays arabes.

ZAHLE VILLE DE LA POESIE ET DE L’ESPRIT CHEVALERESQUE

Les Zahliotes, durant toute leur histoire, ont été réputés pour leur esprit chevaleresque, leur courage et leur goût de l’aventure. Ils se sont épris de liberté et ont pratiqué la démocratie dans la gestion de leurs affaires publiques.
Ils se sont distingués par leur bonté, leur spontanéité et leur hospitalité à l’égard des étrangers, et ont brillé dans le domaine poétiaue où l’on peut citer les noms de KAYSSAR,CHAFIK, FAWZI et RIYAD MAALOUF, SAID AKL, MICHEL TRAD, MOUSSA NAMMOUR, HALIM DAMOUS, JEAN ZALAKET, KHALIL FARHAT, ANIS KHOURY, JOSEPH ABI TAAN, JOSEPH GEHA, JOSEPH SAYEGH, NICOLAS YOUAKIM, JOSEPH GHOSEN et RAYMOND KASSIS. Ils sont devenus l’exemple de l’improvisation, de la magnanimité et de l’esprit poétique.
Leur ville a été chantée par de grands poètes tels que CHAWKI, AL AKHTAL AS SAGHIR et KHALIL MOUTRAN. Il est rare qu’un poète ait acquis la célébrité sans lui dédier un poème.

ZAHLE VILLE DU SAVOIR ET DE LA FOI

Dès le début du 18ème siècle, plusieurs institutions culturelles et éducatives sont apparues à ZAHLE. Depuis la fondation de l’école Saint Elie de la rédemption en 1720, ses écoles privées sont au nombre de trente environ, et le mérite de leur création revient aux moines et aux religieuses, aux évêchés et aux missions religieuses. Certaines de ces écoles ont attiré des élèves de toutes les régions du Liban et de la Syrie, telle que l’école de l’évêché catholique (1927), l’école des pères Jésuites (1844), l’école de l’évêché orthodoxe (1856), l’école évangélique (1859) et l’école Saint Joseph des pères Antonins (1785). L’université Orientale fondée par l’ordre des moines Chouérites en 1898 était la plus grande de ces écoles et la plus importante sur le plan culturel, éducatif et social. Le premier journal « Al Mahazab » fut créé en 1907, la première bibliothèque d’importance (1900), la première asso-ciation culturelle « l’Association de l’éveil culturel » (1903), la première radio intérieure (1948). ZAHLE est ainsi devenue grâce à ses écoles (50 environ) privées et publiques, un centre de savoir qui a joué un rôle important dans la vie culturelle du LIBAN. ZAHLE a engendré un grand nombre de penseurs, de politiciens, d’historiens, de diplomates, d’hommes de loi et de journalistes parmi lesquels le Président de la République son Excellence Mr. Elias HRAOUI.

Les Zahliotes pratiquent régulièrement leurs cultes religieux et célèbrent magnifiquement leurs fêtes en se rendant visite et en échangeant leurs vœux en particulier à l’occasion de la fête de Pâques. Depuis un siècle environ, la ville célèbre la fête du Jeudi Saint (Célébration du Corps du Christ). Les évêques, les prêtres, les moines, les religieuses, les élèves, les troupes de scouts et les délégués du Saint-Siège parcourent les quartiers de la ville en portant avec recueillement et vénération le Pain bénit.

LES JOURNAUX ET LES REVUES

Parallèlement à l’éclosion des écoles et grâce à elles, apparurent en 1907, les journaux et les revues. Les Zahliotes ont publié, durant un siècle, environ une vingtaine de journaux dont certains continuent à paraître tels que : « ZAHLE AL-FATAT » (1910), « ARRASSOUL » (1956), « HADANAT AL TIFEL » (1955), « arrou’a » (1984).
Quant aux journaux et revues publiés par les Zahliotes émigrés, depuis le début du siècle jusqu’à nos jours, ils sont au nombre de trente environ.

LES LIEUX DE CULTE

ZAHLE se caractérise par l’attachement de ses fils, quoiqu’il en soit de leur différente communauté et confession, de ses valeurs spirituelles et elle a une pratique libre et tolérante de leurs cultes religieuses.
Elle comprend aujourd’hui, trois évêchés : l’un pour les Grecs-Catholiques, un second pour les Grecs-Orthodoxes et un troisième pour les maronites, avec quarante églises, trois mosquées et un « Dar al Ifta ».

Il est à noter que nombre de ses quartiers porte le nom du saint patron de l’église qui y est édifié, tels que les quartiers « SAYYIDAT AL NAJAT », le quartier « MAR ELIAS », et le quartier « AL BARBARA ».
Les évêques ont occupé une place importante dans la vie de la cité, en particulier l’évêque des Grecs-Catholiques Melkites, dont l’autorité dépassait l’ordre spirituel pour s’étendre au temporel (les franchises sultanesques).

Aujourd’hui les Zahliotes considèrent leurs évêques avec respect et vénération. Ils les consultent, se réfèrent à eux dans les moments difficiles et leur réservent une place de choix dans leurs conseils et assemblées.

L’ORGANISATION CIVILE ET MUNICIPALE

ZAHLE a connu l’organisation civile et municipale au milieu du siècle dernier, lorsque ses édiles ont créé en 1879 une commission de six membres chargés de gérer les affaires de la ville et de veiller à ses intérêts. Les autorités reconnurent cette commission qui se transforma en conseil municipal.
Ce conseil collabora avec les habitants de la ville et avec la congrégation des moines CHOUEIRITES qui bâtit les deux hôtels « AS SAHA » et « KADRI ». ZAHLE devint ainsi un centre touristique important et un marché commercial et bancaire d’une grande efficacité dans la BEKAA.

LES ORGANISATIONS ET LES ASSOCIATIONS POLITIQUES

La ville n’a connu de partie politiques qu’à partir de 1909, au lendemain de la promulgation de la nouvelle constitution ottomane. C’est à cette époque que se constitua la première organisation socio-politique qui regroupa quarante jeunes gens et se donna pour nom « AL JAMIYA AL WATANIA AL ZAHLIA ». Elle vécut deux ans puis fut dissoute (quelques mois plus tard). Après sa dissolution, les anciens de ses membres fondèrent à l’initiative de CHUCRI BACHACHE, l’un des propriétaires du journal « ZAHLE AL-FATAT », une nouvelle association et lui donnèrent le nom de « AL HALKA AD DIMOUCRATIA » mais certains potentats qui la voyaient d’un mauvais œil la firent avorter.

Les tentatives se succédèrent, et il y eut le « HISB ACHABIBA AZZAHLIA » (1912), « JAMYAT MOUHARABAT AL HOJRA » (1912), « ANNAHDA ACH’ABIA AZZAHLIA » (1923), « OSBAT HARAT ARRASSYA » (1926), « HIZB AL ISTIKLAL ALJOUMHOURI » (1934) jusqu’à l’apparition des partis Libanais actuels qui eurent chacun sa permanence dans la ville.

LES SERVICES PUBLICS

ZAHLE a, pour la première fois, été reliée à l’extérieur, à l’aide du télégraphe en 1886, le téléphone en 1912, introduit par son CAIMMACAM HUSSEIN AL AHDAB à MAALACKA, la radio en 1934, lorsque l’hôtel KADRI se dota du premier appareil récepteur en 1907. Grâce à la solidarité des habitants et de la municipalité, l’eau s’écoula du réservoir de « TALLIT DAYR MAR ELIAS AL TAWK » pour desservir les maisons.

Les rues de la ville furent éclairées la première fois au moyen de lanternes en 1879 et en 1920 reçut l’électricité grâce à YOUSSEF BREIDI et à ses compagnons.

ZAHLE AUJOURD’HUI

ZAHLE est le Chef – Lieu du mohafazat de la BEKAA et c’est la troisième ville en ordre de grandeur et d’importance au LIBAN.
C’est un village qui s’est développé avec le temps sans perdre les principales caractéristiques du village.
La mentalité ZAHLIOTE en particulier, est plus proche de la mentalité campagnarde que de celle des citadins.
Cet état d’esprit fait que la société ZAHLIOTE oscille entre le monde rural et le monde urbain.
Ainsi, nous pouvons mesurer l’impact que la campagne a eu sur la prédominance du modèle patriarcal dans la vie publique de la cité.

De même nous percevons cette trace dans la survivance de liens familiaux solides et des rapports de bon voisinage fondés sur le respect et l’estime mutuels.
L’esprit campagnard se retrouve également à ZAHLE pendant les fêtes et les funérailles (lorsque ZAHLE fait la fête ou enterre ses morts).
C’est alors l’occasion pour ses habitants de se retrouver pour partager leurs joies et leurs peines.

Au plan de la civilisation, ZAHLE a été pendant des décennies, un exemple pour nombre de villages de la BEKAA.
De même que certaines coutumes et traditions de ces villages ont pénétré ZAHLE, de même, certaines habitudes des ZAHLIOTES ont passé aux villageois, que ce soit par le biais de l’école ou d’autres institutions telles que les Banques (douze succursales), les hôpitaux (trois, deux privé et un public) et les clubs (trente, entre culturels, sportifs et sociaux).

La BEKAA a été, pendant la deuxième moitié de ce siècle, le théâtre d’échanges culturels et sociaux intenses. De nombreux ZAHLIOTES ont, par le passé, donné des conférences à travers les villages de la BEKAA. On citera SAID AKL, KHALIL FARHAT, MICHEL TRAD, RIYAD MAALOUF, JOSEPH SAYEGH, JOSEPH ABITAAN, EMILE NASRALLAH, ANIS MOUSSALLEM, AMALE FRAIJI et RAYMOND KASSIS. Parallèlement, de nombreuses personnalités de la BEKAA ont donné des conférences à ZAHLE, telles que l’IMAM MOUSSA SADR, SELIM HAIDAR, ASSAD DIAB, JAMIL FARHAT, NAJIB JAMALEDDINE, ALI CHARAF et JAWDAT HAIDAR.

Cette collaboration culturelle s’est doublée d’une coopération politique et économique dont les effets se font sentir jusqu’à présent.

Comme ZAHLE a maîtrisé plus que tout autre ville la langue des habitants de la BEKAA, elle a pu accomplir trois choses essentielles :

Elle a pris davantage conscience de l’importance de son rôle dans cette région généreuse et de l’importance des villages de la BEKAA dans son existence.
Elle a approfondi l’intérêt des habitants de la BEKAA pour leurs problèmes vitaux, en faisant franchir, à leurs rapports, le stade de la coopération et du bon voisinage pour atteindre à ce que l’on peut appeler le destin commun.
Elle a mis au grand jour les préoccupations quotidiennes des citoyens et les a sensibilisé aux problèmes de la région et du pays et est ainsi devenue malgré les imperfections et les lacunes, un modèle de convivialité et de coexistence respec-tueuse.

En conclusion, on peut dire que les rapports des ZAHLIOTES et des habitants de la BEKAA ont concouru non seulement au développement des campagnes de la BEKAA et à la prospérité de ses villages, mais encore à préserver à ZAHLE son sain cachet campagnard et à maintenir la santé rurale dans le corps de la BEKAA.
ZAHLE a grandi et a vu sa population augmenter. Ses institutions ont évolués sans pour autant perdre leur aspect rural en sorte qu’elle est demeurée un gros village plutôt qu’une petite ville et cela elle le doit à ses bons rapports avec les villageois des alentours.
Les rapports des ZAHLIOTES et des habitants de la BEKAA ont été et resteront des rapports de collaboration et de complémentarité.

Professeur
Anis Moussallem       
http://www.opuslibani.org.lb/liban/zahleliban.html

LIENS SUR ZAHLE

http://newv2004.zahlecity.com/

http://groups.msn.com/zahlecity/_homepage.msnw?pgmarket=en-us
 
 

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